L'association

Origine et méthode

Origine

En 2018, la commission insertion de JRS-Loire-Atlantique, association qui assure l’hébergement de demandeurs d’asile dans des familles, essaie d’accompagner des demandeurs d’asile dans leurs recherches d’emploi. Mais la commission se heurte à de multiples obstacles administratifs et de manque de contacts avec les entreprises. Il est alors proposé par l’un des membres de renverser la démarche, et de partir de la demande des entreprises, en mobilisant les différents réseaux des adhérents.

La proposition est présentée au groupe nantais de la Coordination française du droit d’asile (ACAT, L’accueil d’abord, Amnesty, Diaconat protestant, JRS-Welcome, Secours Catholique), qui y adhère immédiatement et mobilise également ses réseaux du côté entreprises d’une part, et associations d’aide aux personnes migrantes d’autre part. Des contacts sont pris avec les institutions et les collectivités locales pour les informer du projet: l’accueil est très favorable. En septembre 2018, une première assemblée des partenaires réunit plus de 50 personnes, les premiers binômes de bénévoles se forment, un comité de pilotage est créé.

En mars 2019 le dispositif rassemble une trentaine de bénévoles. La décision est alors prise de se constituer en association, qui est déclarée en Préfecture le 2 avril 2019.

Lors de l’Assemblée générale du 23 juin 2020, les adhérents de l’association votent pour changer de nom : Job4Mi devient Job4Mi Ouest.

Trois constats

L’engagement des bénévoles se fait sur un diagnostic partagé :

  • De nombreuses entreprises de notre région rencontrent en 2018 et 2019 des difficultés à recruter, en particulier sur les métiers de premiers niveaux de qualifications.
  • Des personnes migrantes, qualifiées ou non, sont prêtes à prendre ces postes de travail avec, toutefois, un besoin d’accompagnement avant et après la prise de poste.
  • Les processus classiques de formation, d’insertion, de parrainage et/ou de recrutement ne sont pas adaptés à ces publics.

MÉTHODOLOGIE

La méthode s’inspire de deux dispositifs :

La Mission Nouvelles Qualification

créée en 1990 au sein du Ministère du Travail, une des précédentes période de tension au recrutement, par Bertrand Schwartz (qui avait précédemment créé les Missions locales en 1982)

le dispositif de Solidarité Nouvelles face au Chômage

association fondée en 1987 par Jean-Baptiste de Foucaud, alors Commissaire Général au Plan.

La Mission Nouvelles Qualifications comportait :

  • Un contact direct des chargés de projet (salariés de la Mission) avec les entreprises en recherche de main d’œuvre d’une part, les jeunes d’autre part.
  • Un comité de pilotage par projet associant toutes les parties prenantes (Préfecture, direction du travail, Mission locale, ANPE [Pôle emploi aujourd’hui], Région pour la formation, employeur, organisme de formation).
  • Une analyse préalable de l’organisation du travail, la définition de postes de « premier niveau de qualification » pour intégrer les jeunes, la construction progressive d’une formation en fonction des besoins.

Les résultats des actions engagées en 1990 en Pays de la Loire montrent que sur 50 jeunes ayant suivi ce parcours, 32 avaient un emploi au bout de deux ans. Cette opération a été arrêtée en 1993.
Nous reprenons le principe du contact direct entreprise/demandeurs d’emploi.
L’analyse préalable du travail n’est pas possible dans les limites budgétaires du projet. Ceci étant, il sera intéressant d’observer, dans la mesure du possible, si l’organisation du travail évolue avec le recrutement des personnes migrantes, si les emplois peu qualifiés étant pourvus, les personnes en place évoluent vers des fonctions plus qualifiées.

L’association Solidarités Nouvelles face au Chômage, créée par Jean-Baptiste de Foucaud.

Les « chercheurs d’emploi » sont accompagnés par des binômes de bénévoles, avec des rencontres toutes les 2 ou 3 semaines, aussi longtemps que nécessaire (en pratique entre 6 mois et 3 ans). Ces binômes sont réunis par groupe de 8 à 10 (soit 4 à 5 binômes) tous les mois pour échanger sur les accompagnements. C’est une sorte de groupe de supervision, très efficace pour gérer les éventuelles difficultés et pour fidéliser les bénévoles. Un accompagnement n’est jamais abandonné, si un accompagnateur quitte soit l’accompagnement soit l’association, le groupe trouve un remplaçant. Cela fonctionne depuis 30 ans, avec une croissance continue du nombre d’accompagnateurs. En 2018, 4 000 « chercheurs d’emploi » ont été accompagnés par SNC, dont les deux tiers ont trouvé une activité (emploi ou formation) à la fin de l’accompagnement. Ce principe du binôme et du groupe mensuel est utilisé par Job4Migrants pour fiabiliser la fonction accompagnement, assurée par des bénévoles.

Jean-Baptiste De Foucaud